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« Pourquoi le régime d’assurance pandémie ne verra pas le jour… »
ePour couvrir la fermeture administrative, le gouvernement avait promis la création d’un partenariat public/privé… Un projet abandonné après des mois de discussions, au profit de solutions individuelles facultatives pour les entreprises.
« J’ai entendu les inquiétudes de toutes les entreprises, qui ne veulent pas de charges nouvelles. (…) Il n’y aura, par conséquent, pas d’assurance pandémie obligatoire » : la déclaration du ministre de l’économie, Bruno Le Maire, le 7 décembre a mis un coup d’arrêt à plusieurs mois de discussions mobilisant les fédérations professionnelles de la (ré)assurance et des intermédiaires, des parlementaires et des organisations patronales, dans le but de répondre à la problématique des pertes d’exploitation sans dommages.
Le confinement du 15 mars 2020 a agi comme un catalyseur : face à la colère des entreprises, le ministère a mis en place un groupe de travail afin de plancher sur de nouvelles solutions. L’idée de créer un régime public-privé, inspiré de celui mis en place pour les catastrophes naturelles en 1982, s’impose alors. Associée aux travaux, la Fédération française de l’assurance pousse sa proposition : le régime « catex » pour « catastrophe exceptionnelle » associera le marché privé, c’est-à-dire les assureurs et les réassureurs, à la puissance publique via la Caisse centrale de réassurance (CCR). Le scénario vise à offrir forfaitairement « un capital résilience » aux TPE et PME en cas de fermeture administrative pour cause de pandémie, mais aussi de catastrophe naturelle, d’acte terroriste ou d’émeutes populaires. La capacité allouée à un tel régime par le marché privé : 2 Md€. Bien trop loin des 147 Md€ de pertes de marge brute subies par les entreprises.
Un tel régime, ambitieux en termes de périls couverts, est toutefois loin de faire l’unanimité. Les réassureurs, qui calculent leur exposition par types de risques au niveau global, ne cachent pas leurs difficultés à débloquer de la capacité si un schéma multi-péril est retenu. Des réticences sont également exprimées par le syndicat professionnel du courtage Planète CSCA, qui privilégie un scénario limité à la couverture du risque pandémique et milite pour s’appuyer sur le dispositif existant du Gareat (Groupement d’assurance et de réassurance des actes terroristes), le pool créé après les attaques du 11 septembre 2001 pour prendre en charge les dommages matériels causés par les attentats.
Régime universel
L’autre problématique de taille réside dans la question de la mutualisation et du caractère universel à donner à un tel régime. Alors que la FFA prône une prise en charge limitée aux TPE/PME, Bercy met en garde : on ne peut pas exclure les grandes entreprises. Les scénarios proposés par le groupe de travail au ministre en juillet 2020 font d’ailleurs état d’un consensus pour inclure toutes les entreprises… à la rentrée de septembre le projet était toujours au point mort.
Le deuxième confinement n’arrange rien. Alors que le ministre de l’économie promet, dans la presse, l’avènement « prochain » du régime, en coulisse les discussions se heurtent à un problème majeur : la question du coût à supporter par les entreprises. « Pour être efficace, un tel régime doit être universel. S’il relève d’une initiative individuelle, la mutualisation sera insuffisante et cela risque de générer de l’antisélection », explique Thierry Derez, le PDG de Covéa. Mais, alors que les entreprises sont à bout de souffle, imposer une cotisation obligatoire apparaît impossible. D’autant que celle-ci ne servira pas à couvrir la pandémie de Covid, mais la prochaine crise ! Le régime est ainsi enterré au mois de novembre face à l’opposition unanime des organisations patronales (Medef, CPME, U2P, Afep). « Les professionnels sont dans une situation exsangue, où le soutien public est là sans qu’ils aient à payer une cotisation. Autant dire qu’aller voir ces professionnels pour leur dire que demain nous ferons la même chose qu’aujourd’hui mais qu’il faudra payer, ce n’est pas populaire », analyse le PDG d’Axa France Jacques de Peretti.
Le gouvernement décide donc d’encourager la résilience des entreprises via des « solutions individuelles facultatives », leur permettant de « se constituer des provisions qui bénéficieront d’un régime fiscal particulièrement avantageux ». En clair : développer l’auto-assurance, une solution prônée de longue date par l’Amrae (Association pour le management des risques et l’assurance des entreprises). Cela était d’ailleurs l’un des scénarios proposés par le groupe de travail à la mi-juillet. S’agirait-il là d’une victoire des grandes entreprises ? « L’Amrae ne nous a pas beaucoup aidés en répétant que les grandes entreprises préféraient ne pas être incluses dans le régime catex ! », juge une des parties prenantes. Selon nos informations, les solutions envisagées par le gouvernement s’appliqueront bien aux petites comme aux grandes entreprises, mais elles ne disposeront pas des mêmes outils. Les TPE/PME pourront se doter de provisions encouragées par de nouveaux dispositifs sur le plan comptable ou fiscal, tandis que les grandes entreprises seront encouragées à créer des captives de (ré)assurance. Ces dernières sont peu utilisées en France en raison d’un cadre légal peu incitatif. C’est pourquoi le Trésor plancherait sur l’optimisation de leur dispositif de provisionnement, du traitement fiscal de leurs réserves, mais aussi de leur cadre réglementaire (notamment Solvabilité 2).
Chronologie d’un projet avorté
- 15 mars 2020 : fermeture administrative des « activités non essentielles » en raison du Covid-19
- 28 avril : le ministère de l’économie met en place un groupe de travail pour élaborer un régime d’assurance pandémie
- 16 juillet : remise des conclusions du groupe de travail à Bercy
- Septembre : fin de la consultation publique officielle
- 7 décembre : le ministre de l’économie renonce à un régime obligatoire
Miroir aux alouettes pour les TPE/PME
Les petites entreprises se montrent déjà sceptiques. « Pour les TPE et les commerces qui sont aujourd’hui au bord de l’agonie et qui ne sont même pas sûrs de passer la fin de l’année, je ne suis pas certaine que leur priorité va être de constituer des provisions pour s’assurer contre un risque futur », explique Stéphanie Pauzat, vice-présidente de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), à BFM Business.
Du côté des intermédiaires d’assurance, la pilule est amère. « Quel gâchis de temps et de compétences ! », s’exclame Grégoire Dupont, directeur général d’Agéa, la fédération des syndicats d’agents généraux. Les assureurs, eux, ne désespèrent pas de mettre en place un régime d’assurance à terme… « Je pense qu’il y aura dans l’avenir un meilleur agenda pour reprendre ce sujet, qui avance dans certains pays », espère Jacques de Peretti. « Nous pourrons retravailler sur le régime lorsque la situation économique sera apaisée et les cotisations acceptables pour les entreprises », acquiesce Thierry Derez. Pas avant, cela est certain, la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron. »
Des dons importants ont été fait pour soutenir les équipes en première ligne dans les hôpitaux. Notamment en France, où, 2 millions de masques chirurgicaux ont pu être distribué, dont 350 000 masques FFP2 à l’Assistance Publique (Hôpitaux de Paris (AP-HP)). Et 20 000 repas gratuits ont été livré au personnel de l’AP-HP grâce à l’un de nos partenaires, chez eux ou dans les hôpitaux (dans le respect total des procédures d’hygiène et sans contact).
Axa s’est associé au Fonds 101 (structure qui fédère plus de 1 200 unités de réanimation dans 60 pays), afin de partager la connaissance et d’améliorer plus rapidement les protocoles thérapeutiques.
Ce projet permettra de collecter des données sur chaque patient en soins intensifs pour les faire analyser par des chercheurs et data scientists, afin d’améliorer les protocoles thérapeutiques en temps réel et de réduire le taux de mortalité du virus.
Renforcer la recherche scientifique
Dès le début de la crise, notre initiative de mécénat scientifique, le AXA Research Fund, a été la première à soutenir la task force COVID-19 de l’Institut Pasteur. Ce centre de recherche de classe mondiale, avec 33 instituts dans 25 pays, est à la pointe des efforts pour combattre le virus. La task force vise comprendre le fonctionnement et les mécanismes de propagation du virus, mettre au point de nouveaux outils de diagnostic et de traitement.
Le Fonds AXA pour la Recherche dédie 5 millions d’euros supplémentaires au financement des projets de recherche sur les maladies infectieuses dont le COVID-19, ainsi que sur des solutions de sortie de crise.
Nous avons également décidé de soutenir l’initiative Open COVID-19. Grâce à une plateforme en ligne, elle rassemble des ingénieurs, des médecins et des chercheurs qui collaborent pour développer, tester et fournir des solutions d’urgence peu coûteuses et efficaces pour répondre à la pandémie, comme des équipements médicaux, par exemple des masques et respirateurs.
Favoriser la reprise économique
Dans de nombreux pays, nous avons soutenu les petites et moyennes entreprises ainsi que les travailleurs indépendants en maintenant la couverture et les garanties même lorsque l’assuré ne peut pas payer immédiatement ses primes.
Nous avons par exemple élargi les garanties pour répondre à des besoins spécifiques, comme la couverture des cyberattaques pour les entreprises, puisque la plupart de leurs salariés travaillent à distance, comme nous le faisons.
AXA France a lancé un Fonds de solidarité AGIPI COVID-19, doté de 10 millions d’euros, pour apporter une aide à ses adhérents en difficulté du fait de la pandémie. Il permettra aux adhérents de
Source : Article « Pourquoi le régime d’assurance pandémie ne verra pas le jour », datant du 15 janvier 2021, extrait de la revue hebdomadaire n°7688 de « L’Argus de l’assurance » et rédigé par Aurélie ABADIE.
Pandémie mondiale, les engagements d’AXA
Soutenir le personnel de santé
Dans plusieurs pays, AXA a apporté un soutien supplémentaire aux personnels de santé, notamment à Hong Kong, où nous avons mis en place un service d’assistance téléphonique 24 heures sur 24 et un service d’assurance santé simplifié, ou en Belgique, où nos services de télémédecine ont été étendus pour répondre aux besoins de nos clients et apporter un soutien supplémentaire aux professionnels de santé.
Bénéficier d’une couverture exceptionnelle et immédiate, au-delà de l’application des conditions générales du contrat, en soutenant prioritairement les personnels de santé en première ligne pour lutter contre l’épidémie.
En France, AXA est également le premier contributeur au fonds gouvernemental de soutien d’urgence aux petites entreprises (200 millions d’euros).
Je tiens à remercier l’ensemble de nos collaborateurs et partenaires qui, grâce à leurs actions et engagements, permettent à AXA de remplir toutes ses missions dans un contexte inédit et d’apporter une aide précieuse à celles et ceux qui sont en première ligne pour combattre le virus. Cette crise confirme plus que jamais ce pourquoi le Groupe a toujours œuvré : protéger ce qui compte le plus pour les sociétés.
https://www.axa.com/fr/page/covid-19-plan-de-solidarite
———————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————–26/02/2021
En services bancaires, les Français votent… Allianz et Axa !
Le cabinet de conseil en management Sia Partners a analysé plus de 100 000 notes et avis d’internautes, afin d’établir un classement distinguant les services bancaires proposés par les agences. Paradoxe : ce sont deux réseaux d’agences d’assurance qui occupent les deux premières places de cette évaluation !
Voilà une nouvelle qui devrait réjouir les compagnies et leurs réseaux d’agents généraux.
En effet, d’après les résultats de l’étude sur la notation des agences par réseau (proposant des services bancaires) de Sia Partners, publié la semaine dernière, ce sont les assureurs Allianz et Axa qui arrivent en tête, devant les autres agences bancaires (Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Banque Populaire, Société Générale, LCL, BNP Paribas et Caisse d’Epargne).
L’étude a décrypté plus de 100 000 avis et notes, publiés entre 2016 et 2020. Pour établir sa notation, Sia Partners montre que les clients se tournent vers des outils de comparaison comme les réseaux sociaux, les comparateurs en ligne et les sites spécialisés d’avis clients.
Les assureurs, meilleurs que les banques
Cumulant une moyenne globale de 4,2 sur 5, les agences générales des deux assureurs se positionnent devant le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel, qui cumulent pour leur part une moyenne de 3,2. « Afin de sélectionner la banque qui va correspondre le mieux à leurs attentes, les clients se réfèrent de plus en plus aux avis proposés sur le web », précise Sia Partners. Au niveau des régions, Allianz comme Axa n’obtiennent aucune note en dessous de 3,5 contrairement aux autres acteurs.
4 grands thèmes jugés:
L’analyse des commentaires des internautes a fait ressortir quatre grands thèmes comme point de comparaison des réseaux. Le premier concerne l’agence elle-même (disposition de l’agence, horaires d’ouvertures et de fermetures). Le second s’intéresse au personnel (compétences des conseillers, qualité de la relation client et professionnalisme).
Le troisième se focalise sur les produits (adaptation des produits et services proposés au besoin client). Et le quatrième, actualité oblige, s’attarde sur le Covid-19 (gestion de la clientèle relative aux contraintes impliquées par la pandémie).
Source : Article « En services bancaires, les Français votent… Allianz et Axa ! », datant du 26 février 2021, extrait de la revue hebdomadaire n°7694 de « L’Argus de l’assurance » et rédigé par Benjamin CHABRIER.
———————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————10/03/2021
Covid-19 : la campagne de vaccination a débuté chez Axa
Depuis le 9 mars, Axa propose à l’ensemble de ses collaborateurs franciliens, répondant aux conditions réglementaires nationales, la possibilité de se faire vacciner dans l’entreprise contre le Covid-19.
C’est une nouvelle étape franchie dans la lutte contre le Covid-19. Depuis le 25 février dernier, les médecines du travail peuvent vacciner, en entreprise, les salariés de 50 à 64 ans atteints de comorbidités. Une opportunité dont s’est tout de suite saisi Axa, l’assureur ayant fait part dès le début de la campagne de vaccination en France de sa volonté de participer à cet effort national.
Le vaccin AstraZeneca administré
La vaccination au sein de la compagnie a ainsi débuté le 9 mars sur son site de Marly-le-Roi (78). « Une dizaine de nos collaborateurs ont déjà été vaccinés », indique-t-on en interne. En l’occurrence, pour cette campagne, le processus est déjà bien établi au sein de l’assureur : suite à un mail de sensibilisation envoyé aux salariés d’Axa, les personnes intéressées au sein de l’entreprise – et répondant aux conditions de la stratégie nationale – se manifestent auprès de la médecine du travail. Celle-ci vérifie leur éligibilité, puis leur fixe un rendez-vous sur site. Une fois sur place, les salariés reçoivent une première injection de l’anti-covid AstraZeneca et repartent avec un document certifiant qu’ils ont été vaccinés. Un nouveau rendez-vous est aussi fixé pour une deuxième injection, neuf à douze semaines plus tard.
Tous les sites franciliens concernés
« A travers cette vaccination en entreprise – qui est anonyme et basée sur le volontariat – notre objectif est de rendre le plus simple possible cet acte médical pour nos collaborateurs », insiste-ton chez Axa.
Afin de faciliter le travail des médecins de travail, l’assureur indique par ailleurs avoir investi dans des réfrigérateurs médicaux pour pouvoir conserver les vaccins.
Dès la semaine prochaine, la campagne de vaccination au sein d’Axa s’accélérera. Elle concernera alors l’ensemble des collaborateurs franciliens. « Pour ces sites, nous avons envoyé le message à nos salariés le 8 mars, et nous constatons d’ores et déjà un fort engouement », observe-t-on au sein de la compagnie, celle-ci disposant notamment d’un service de santé autonome au sein de son siège à Nanterre (92).
Source : Article « Covid-19 : la campagne de vaccination a débuté chez Axa » datant du 10 mars 2021, extrait de la revue hebdomadaire n°7695 de « L’Argus de l’assurance » et rédigé par Nicolas THOUET.
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Assurance auto et MRH : comment réparer… sans déraper
Les réseaux de réparateurs agréés ont permis aux assureurs auto de maîtriser les coûts de réparation et d’améliorer la satisfaction client. Les assureurs MRH misent sur la REN pour atteindre ces objectifs.
« Comment dire aux assurés auto que leur prime augmente en 2021 alors que leur voiture est restée au garage pendant les deux mois de confinement ?, s’interroge Yann Arnaud, directeur réponses aux besoins des sociétaires et innovations de la Macif. Il faudrait peut-être plus de pédagogie sur la manière dont sont calculés les tarifs et expliquer que les coûts de réparation augmentent bien plus vite que les primes ! » Selon les chiffres du SRA (Sécurité et réparation automobiles), organisme créé en 1977 et auquel adhèrent tous les assureurs auto français, ces coûts ont cru de 6,7 % en 2020 après des hausses déjà significatives observées les années précédentes. Cette inflation est en grande partie tirée par l’explosion du coût des pièces détachées, à +8,1 % l’an passé. « Ce poste représente à lui seul la moitié des coûts de réparation », commente Julien Chartier, associé actuariat et services financiers au sein du cabinet Optimind.
Tous les assureurs espèrent la libéralisation annoncée du marché des pièces détachées, qui pourrait entraîner des économies d’environ 30% par rapport au coût des pièces des constructeurs. Il leur faudra encore attendre : cette disposition du projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique a été censurée le 3 décembre 2020 par le Conseil constitutionnel. « L’absence de libération du marché français commence à ressembler à une anomalie française », commente Christophe Apolant, responsable des achats assurantiels et du pilotage des prestataires sinistres de Groupama.
“ On n’est pas près d’inventer l’algorithme capable de repeindre les murs d’un salon ! ”
– Emmanuel Géli, président de polyexpert
Auto : pièces de réemploi et réparateurs agréés
On ne sait donc toujours pas quand cette ouverture du marché interviendra, mais, comme Cédric Videau, responsable du réseau de prestataires de Maif, tous les assureurs en sont convaincus : « Cela devrait faire baisser le prix des pièces. » Pas question, pour autant, de rêver de grand soir : « La filière va devoir se structurer et mettre en place des mécanismes d’audit, d’agrément et de suivi des fournisseurs », estime Michel Colas, directeur du SRA. Cela peut prendre du temps… En attendant, les assureurs encouragent le recours aux pièces de réemploi (pièces issues d’un véhicule hors d’usage). Les pièces recyclées ne représentent encore, selon le SRA, que 2,9 % du volume de pièces de rechange. Mais elles gagnent doucement du terrain, puisqu’elles stagnaient à 2,7 % en 2017 et 2018.
L’autre levier de maîtrise des coûts, les réseaux de réparateurs agréés, a pris du plomb dans l’aile avec l’entrée en vigueur de l’article L. 211-5-1 du code des assurances : un assureur ne peut plus contraindre les assurés à avancer les frais de réparation s’ils confient leur véhicule à un réparateur non agréé. L’avance de frais a longtemps été le grand atout des réseaux de réparateurs agréés : elle a permis aux assureurs d’orienter 60 % des véhicules sinistrés vers des réparateurs dont ils maîtrisent la qualité de service, et surtout le prix. « Pour une même réparation, l’écart de prix entre les prestataires agréés et les autres est de l’ordre de 30 à 40 %, estime Henry de Courtois, directeur du marché IARD particuliers et professionnels d’Axa France. Quant au taux de satisfaction, il est supérieur de 5 points pour les assurés allant chez des réparateurs agréés. »
Pour rester attractifs, les réparateurs agréés offrent des services : prêt d’un véhicule, enlèvement et retour du véhicule réparé et nettoyé au domicile de l’assuré… « Lors d’un sinistre, les assurés ont surtout besoin qu’on leur simplifie la vie », estime Yann Arnaud.
“ Lors d’un sinistre, les assurés ont surtout besoin qu’on leur simplifie la vie. ”
– Yann Arnaud, directeur réponses aux besoins des sociétaires et innovations de la Macif
Habitation : cap sur la réparation en nature
Ce qui vaut pour l’assurance auto se vérifie aussi sur le marché de l’assurance habitation : la réparation en nature (REN), effectuée par des artisans mandatés et payés par l’assureur, vise à simplifier la vie des assurés tout en maîtrisant les coûts. Une dizaine de réseaux de « RENeurs » ont vu le jour ces quinze dernières années.
Certains assureurs se sont dotés de leur propre réseau intégré : Multiasssistance (Allianz Partners), ViaRen (groupe Pacifica), Axa Entreprises Services, Inter Mutuelles Habitat (IMA), FMB (Groupama), Domus Compagnie (groupement de 30 assureurs). D’autres ont été mis en place par des groupes d’experts : Dynaren Assistance (Polyexpert), Geop Assistance (Stelliant) ou encore Kora Solutions (Saretec).
Comme tous les assureurs dommages, la Maif explore la voie de la REN : « Nous nous sommes rendu compte que c’est le meilleur moyen d’optimiser la satisfaction client », explique Isabelle Paucton, responsable de la gestion généraliste. « Après un incendie, un dégât des eaux ou un événement climatique, l’assuré se trouve dans une situation délicate, ajoute Maryam Habib, DG de France Maintenance Bâtiment, filiale de Groupama. Quand on lui propose de gérer l’ensemble du chantier, de contacter les artisans et de les régler directement, cela lui simplifie vraiment la vie ! »
À ce jour, la REN est mise en œuvre dans 20 % des sinistres habitation. Et ce n’est pas fini : « Nous devons aller encore plus loin dans l’amélioration de l’expérience client », estime Ronan Moaligou, DG de Multiassistance France, qui imagine déjà des « plateformes de déclaration de sinistres orientant l’assuré vers les artisans dont il a besoin, avec une prise de rendez-vous automatique. Nous voulons vraiment être sur les standards d’expérience client des Gafam. »
L’idée amuse Emmanuel Géli, président de Polyexpert, la maison mère du réseau Dynaren : « On n’est pas près d’inventer l’algorithme capable de repeindre les murs d’un salon ! Ce n’est déjà pas facile de trouver un bon artisan qui se déplace pour un petit chantier. Pour avoir un bon réseau de réparation en nature, il faut identifier les bons artisans, les fidéliser et les rémunérer correctement. » « Et les sensibiliser à l’importance de la posture client, ajoute Isabelle Paucton. Ils sont porteurs de notre image : si le plombier que nous avons envoyé a bien identifié la fuite, mais qu’il a mis de la boue dans toute la cuisine, l’assuré ne retiendra que cela et pas la qualité de son intervention. »
La REN est encore méconnue. Elle doit donc être présentée à l’assuré dès la déclaration de sinistre : « Nous effectuons alors un premier chiffrage des coûts de réparation, explique Narimane Makhloufi, directrice du service clients particuliers et professionnels pour les dommages non-auto d’Axa France. Pour nous aider à mieux estimer le préjudice, l’assuré peut se connecter en appel vidéo avec le conseiller dédié à son sinistre. » Ce chiffrage lui permet de choisir la solution de réparation qu’il préfère : « Le gré à gré s’il est bricoleur, poursuit Narimane Makhloufi. Cette solution est choisie dans 10 à 15 % des cas et recueille un taux de satisfaction très élevé. L’assuré est indemnisé immédiatement et peut aller au-delà de la remise en état à l’identique en remplaçant son carrelage par un parquet, par exemple, l’écart de prix restant à sa charge. »
La REN gagne du terrain
Les réparations sur devis restent majoritaires pour les gros sinistres. La REN gagne toutefois du terrain sur le marché des professionnels. « Nous sommes encore au début de l’histoire », explique Cédric Videau (Maif). Mais les professions libérales et les PME sont ciblées : « Nous leur proposons les mêmes solutions qu’aux particuliers », explique Narimane Makhloufi. Les pros aussi semblent prendre goût à la REN…
Trois pistes pour réduire la facture ou améliorer la satisfaction
- La facilité du gré à gré. Une remise en état des peintures ou du revêtement de sol est nécessaire après un « petit » sinistre ? Dans 8 à 10 % des cas, l’assuré peut se voir proposer de réparer lui-même les dégâts : c’est ce que l’on appelle le « gré à gré ». Son assureur lui rembourse le matériel et son temps de travail. L’indemnisation est immédiate, assez généreuse et peu ou pas contrôlée : « La moitié des assurés empochent le chèque sans réellement effectuer les travaux », ironise un expert. Ce qui explique pourquoi le gré à gré ne concerne que les petits sinistres (moins de 1 000 €) et les travaux sans risques (l’électricité ou la plomberie en sont généralement exclues). Malgré tout, cette formule a un double mérite : elle réduit considérablement les frais de gestion et, surtout, elle est plébiscitée par les assurés bricoleurs. Jusqu’au jour où ils doivent sortir l’escabeau de la cave…
- La REN pour éviter l’insatisfaction. 17 %, c’est l’écart de prix mesuré par Multiassistance France entre les réparations en nature et les remboursements sur devis. Un chiffre qu’Emmanuel Géli, directeur général de Polyexpert (maison mère du réseau Dynaren), tient à nuancer : « La REN est d’abord un enjeu de satisfaction client, insiste-t-il. Nous appelons l’assuré après chaque intervention. S’il n’est pas satisfait, nous lui renvoyons une équipe. » Ce service après-vente et les coûts de gestion et d’animation du réseau de prestataires alourdissent les coûts de la REN : « C’est un métier difficile, explique Maryam Habib, directrice générale de FMB (France Maintenance Bâtiment), filiale de Groupama dédiée à la REN. Quand un assuré n’est pas satisfait du travail de son artisan, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Face à un prestataire envoyé par son assureur, il est beaucoup plus exigeant ! »
- Les pièces de réemploi, un atout économique… et écologique. Depuis le 1er janvier 2017, les professionnels de la réparation auto sont tenus de proposer des pièces issues de l’économie circulaire (recyclées ou reconditionnées) vendues 40 à 60 % moins cher que les pièces neuves. Mais le phénomène est encore trop marginal pour enrayer l’inflation des pièces détachées : les pièces de réemploi ne représentent que 2,9 % du marché. Les mutuelles d’assurance donnent toutefois un coup d’accélérateur au marché : elles proposent une pièce de réemploi dans 8 % des dossiers de réparation auto pour la Maif, 10 % des dossiers pour Groupama, plus de 11 % pour la Macif. Ce chiffre mérite toutefois d’être relativisé : il ne tient compte ni de la taille de la pièce ni de l’ampleur des réparations.
Source : Article « Assurance auto et MRH : comment réparer… sans déraper », datant du 19 février 2021, extrait de la revue hebdomadaire n°7695 de « L’Argus de l’assurance » et rédigé par Sabine GERMAIN.
———————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————————-–26/03/2021
La construction résiste… pour l’instant
Le secteur du BTP et l’assurance construction semblent tenir le coup après une année 2020 chahutée. Mais la situation pourrait se dégrader dans les prochains mois faute d’un redémarrage suffisant.
« L’année 2019 a été très belle pour le BTP, 2020 s’en sort plutôt pas mal, compte tenu du contexte », constate Philippe Aubry, dirigeant fondateur du cabinet de courtage Covédia, spécialisé en RC décennale et dommages-ouvrages. Et si le confinement strict du printemps, qui s’est traduit par des chantiers à l’arrêt pendant deux mois, a fait baisser le chiffre d’affaires de la construction de 15 % en 2020, l’assurance ne semble pas s’émouvoir des prévisions pourtant alarmantes de la Fédération française du bâtiment (FFB) : une contraction de 8,8 % de l’activité d’amélioration-entretien des bâtiments et un véritable effondrement sur le segment des logements neufs, à – 22,5 %. Or, en assurance construction, les primes sont calculées « sur assiette », c’est-à-dire en pourcentage du chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise. Les intermédiaires et assureurs spécialistes de la construction n’échapperont pas aux effets de cette baisse de l’activité. Mais pas immédiatement… « Nous constatons une légère baisse de l’assiette travaux en 2020, ce qui est normal compte tenu du gel des chantiers. Mais nous allons retrouver ces assiettes en 2021 », relativise Emmanuel Manuel de Condainguy, directeur général adjoint du courtier spécialisé en construction CEA Assurances. Rien d’alarmant pour le courtier, car « il y a eu des décalages dans le temps sur les chantiers ; les livraisons qui étaient prévues pour septembre ont été repoussées en décembre. Cela a entraîné un décalage de facturation », rassure-t-il.
Sur le terrain, Carlos Moura, fondateur de la société de construction BMC, ne constate pas de baisse dans son carnet de commandes. Au contraire. « Je reçois des demandes de devis tous les jours, je suis plutôt serein pour 2021 ! », se réjouit même l’artisan. Selon les observateurs, le marché de la construction reste pour le moment dynamique parce qu’il bénéficie de l’effet de rattrapage, mais surtout parce qu’il est porté dans certaines régions comme l’Île-de-France par les commandes publiques et privées du Grand Paris, et aussi à l’échelle nationale par les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, à l’origine du lancement de nombreux chantiers. De plus, « les promoteurs vivent encore sur les permis de construire déposés il y a douze à vingt-quatre mois », note Jérôme Teston, directeur des opérations construction d’Allianz France. Or ces gros chantiers devraient s’achever entre fin 2022 et début 2023.
Incertitude économique
C’est à cet horizon que le ciel devrait commencer à s’assombrir. La FFB constate pour 2020 et 2021 une forte baisse du nombre de délivrances de permis de construire et de mises en chantier (voir infographies). Ce sont des indicateurs clés pour évaluer la santé et le dynamisme du BTP pour les deux prochaines années. Cette chute s’explique notamment par les difficultés rencontrées par « les pouvoirs publics [qui] ont mis un peu plus de temps à s’adapter et n’étaient pas forcément équipés pour pouvoir gérer les demandes [de permis de construire] à distance », note Gregory Kron, directeur général adjoint SMA BTP. Ces retards pris sur l’instruction et les validations de permis de construire devraient « se répercuter sur les mises en chantier, puis, progressivement, sur les entreprises et la maîtrise d’œuvre », analyse Francois Xavier Dussaulx, directeur général de CEA assurances. Le secteur de la construction va ressentir l’effet Covid à partir de fin 2022. »
Par ricochet, cela se traduira par une contraction de la matière assurable, dont l’assurance construction se serait bien passée, alors même qu’elle n’a pas encore tourné la page de ses difficultés structurelles. « La transformation liée à la diminution des produits financiers depuis la crise de 2008 n’a pas ralenti avec la crise du Covid. Les changements structurels que la branche doit opérer se sont complexifiés compte tenu des nouvelles incertitudes de l’économie », estime François Nédey, membre du comex en charge de l’unité produits-assurances de biens et de responsabilité chez Allianz France. En effet, les résultats des assureurs construction ont longtemps reposé sur les rendements de leurs actifs. « En dix ans, les encaissements de la branche construction ont baissé de 1 % et, dans le même temps, la sinistralité a augmenté de 50 % », constate Christophe Delcamp, porte-parole de la FFA.
La menace de la LPS plane toujours
Le marché de l’assurance construction français s’est assaini depuis 2018, après la vague de faillites des assureurs en libre prestation de service (LPS). Néanmoins, la menace d’un retour de ces acteurs à bas coûts plane toujours. Les difficultés de souscription rencontrées par certaines entreprises du BTP attisent l’appétit d’assureurs étrangers. En juillet dernier, l’assureur Accelerant Insurance, basé à Malte, avait commencé à souscrire des contrats d’assurance construction en France. Quelques semaines après son lancement dans l’Hexagone, l’assureur retirait son offre sans explication. Une volte-face qui résulterait d’une coopération plus étroite entre les régulateurs nationaux.
Ajustements tarifaires
Cette situation était tenable dans un contexte de taux obligataires positifs. Mais plus du tout dans un environnement de taux négatifs. Grégory Kron calcule qu’« un point de baisse de produit financier nécessite 8 % d’augmentation tarifaire pour le compenser. C’est un élément qui doit être intégré dans le modèle tarifaire des assureurs. » C’est pourquoi les assureurs sont appelés à durcir leurs politiques de souscription. « L’absence de résultats financiers implique un pilotage plus précis de la sinistralité, des frais généraux et des investissements financiers, et bien sûr une juste tarification », souligne Michel Klein directeur des sinistres à la MAF (Mutuelle des architectes français).
Concrètement, certains en viennent à se retirer d’activités à forte sinistralité telles que le photovoltaïque ou le désamiantage. D’autres sont plus sélectifs sur les risques qu’ils acceptent de prendre en portefeuille. Suite à la disparition des acteurs en LPS, des assureurs historiques en profitent pour retrouver une certaine latitude sur les prix. Toutefois, « en RC décennale, certains assureurs ont redressé plus que les autres et ont été surpris de voir des clients les quitter pour moins chers. Le marché se redresse mais reste concurrentiel », souligne Jacques Dectot, directeur du département construction de Verspieren.
Source : Article « La construction résiste… pour l’instant », datant du 26 mars 2021, extrait de la revue hebdomadaire n°7698 de « L’Argus de l’assurance » et rédigé par Marie-Caroline CARRERE.
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